Dégustation, Nicaragua, ,

Don Pepin Garcia Serie JJ Toro: une heure et demie de plaisir

Avant de vous proposer mes impressions de dégustation de ce module, j’ai envie de vous dire deux mots à propos de la manufacture My Father Cigars que je cherche maintenant à connaître mieux, après avoir  passé du bon temps avec deux de ses modules, les Las Calaveras Edición Limitada 2023 et 2021. Celui dont je vais vous entretenir aujourd’hui porte en fait le nom du fondateur de cette société et la série « JJ » fait référence aux prénoms de celui-ci (Jaime) et de père  (José).

Né à Cuba, José Pepin Garcia roule déjà ses premiers cigares à 11 ans et acquiert très vite une excellente réputation. En 2003, il migre aux États-Unis, à Miami dans le célèbre quartier Little Havana. Il y crée la société El Rey de los Habanos. Son fils Jaime, lui aussi assembleur bourré de talent, est parti secrètement de son côté au Nicaragua pour créer un nouveau mélange de cigares qu’il commercialise sous le nom de « My Father » en hommage à son papa. Née en 2008, la marque n’a cessé de prospérer et est à l’haure actuelle gérée par Jime et sa fille Janny. Je reviendrai beaucoup plus longuement sur cette histoire sous peu parce que la documentation à ce sujet n’est pas très précise et que de nombreux éléments doivent être vérifiés.

Le cigare qui nous occupe aujourd’hui est un superbe module de 21,4 mm de diamètre pour une longueur de 152 mm (jauge 54), déniché chez le Roi du Cigare à Bruxelles. Je le dégusterai en soirée accompagné d’un excellent thé.

Il s’agit d’un puro du Nicaragua, garni d’une cape Corojo, très douce, brillante, soyeuse, de couleur colorado, avec de petites veines très dicrètes. La sous-cape est en Criollo et la tripe composée d’un mélange de tabacs de remplissage Corojo et Criollo.

La dégustation

Je lui ai coupé la tête avec une simple guillotine. Á cru, le tirage est impeccable, avec des saveurs de poivre, d’expresso et, me semble-t-il, de réglisse.

Le feu lui est mis avec un briquet torche à deux flammes. Aussitôt une belle et odorante fumée se dégage, assez épaisse.

Les premières bouffées se révèlent très aromatiques. Un vrai plaisir, avec une multitude d’épices qui semblent se battre avec des senteurs de bois et des arômes assez doux, crémeux.

La cendre est belle, solide, gris clair. La combustion est parfaite. L’impression illico que ce cigare va me plaire. Après quelques minutes, j’identifie des arômes toujours doux mais plutôt terreux auxquels s’ajoutent des pointes de poivre.

Ce n’est qu’à la fin du premier tiers que je dépose mes premières cendres dans le cendrier. Preuve de qualité, aucune petite trace de cette cendre sur mon pull, elle est vraient bien dense. Le tirage reste parfait. Tout comme la combustion : à aucun moment je n’ai dû redonner un coup de flamme pour rééquilibrer. Le poivre s’intensifie un peu. Un peu de toasté apparaît, de la noisette également et j’ai la sensation que mon module se corse.

Le plaisir est total pour moi. Je sais déjà que je vais me mettre en chasse pour trouver l’une ou l’autre boîte de cette vitole et tester d’autres modules de la marque.

La fumée est toujours aussi dense, elle remplit parfaitement le palais et est longue en bouche avec un arrière-goût très agréable.

Á l’entame de la dernière partie, s’ajoutent des notes marquées de chocolat noir mais les noisettes décelées un moment disparaissent. Dommage, la cape s’étiole un peu et la combustion n’est plus si parfaite mais c’est plus au niveau esthétique qu’autre chose.

J’ai pris une pique pour le fumer le plus longtemps possible et il restait un petit centimètre quand je l’ai arrêté, à regret.

Conclusion

La dégustation a duré une heure et quart. Un cigare bien équilibré, plein de petites surprises qui apparaissent de façon subtile. J’ai adoré !